LES FAONS ET LES ERREURS HUMAINES
Il est interdit de détenir des bébés chevreuils ou cerfs chez soi, et cela donne souvent lieu à une problématique difficile à résoudre. L’animal sauvage protégé doit être laissé libre et sous la surveillance de gardes qui connaissent la faune sauvage.

Dernièrement, des agriculteurs ont recueilli un bébé chevreuil isolé, car ils craignaient que des chiens ne l’agressent. Ils l’ont gardé quelques temps et ont lancé un appel puisqu’il est interdit de les recueillir, et que peu de centres de sauvegarde peuvent en détenir ; une recherche a donc été entreprise par divers internautes dévoués de la Protection Animale et une chaîne de solidarité s’est mise en route pour venir au secours de ce jeune animal. Bref, du remue-ménage !
Quand on a enfin trouvé diverses solutions, on a appris qu’ils l’avaient remis en liberté ! Or, on sait pertinemment que les mères ne reprennent pas leurs petits s’ils sont imprégnés de l’odeur de l’homme. Les agriculteurs l’ont donc frotté avec de la paille pour éviter qu’il ne sente trop fort des effluves non aimées.
A partir de là, on peut tout supposer : qu’une mère chevreuil le retrouve plusieurs heures ou jours après, déjà ça tient du miracle. Qu’il soit dévoré par des chiens. Qu’il meure de faim, car il n’est pas sevré. Et si la mère le reprend, va t’elle vouloir l’allaiter ?
On est donc en droit de se demander : Mais pourquoi donc l’ont – t’ils soutiré de son milieu naturel pour le livrer ensuite, sans même attendre de réponse, à la jungle de la nature sauvage ?
Lorsqu’on trouve en forêt un faon, il faut s’assurer qu’il est vraiment en difficulté, blessé ou vraiment perdu, car la maman n’est jamais loin. Elle le laisse pour vaquer à ses occupations et revient l’allaiter régulièrement. Il ne faut pas déranger cet ordre établi entre mère et enfant, la loi de la nature est bien faite et solide. Il ne faut donc pas le toucher, surtout pas.
Il en est de même si vous trouvez un petit oiseau qui vole déjà par terre, les parents continuent de le nourrir plusieurs jours à la sortie du nid. Sauf s’il est en difficulté évidentes , laissez-le : le nid n’est pas loin et il sait problablement déjà prendre son propre essor. A la limite, remettez- le dans le nid, mais ne le ramenez pas chez vous s’il va très bien. Sa seule maladie est d’être un ado encore maladroit. Si vous l’adoptez, il faut le porter au Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage le plus proche de votre domicile, il y en a un dans chaque département.
(Torsac en Charente : 0545240665).
http://uncs.chez.com/dans%20votre%20region.htm
Pour en revenir au bébé chevreuil recueilli dans des conditions absurdes, il aurait pu être nourri avec du lait de chevreau, un vétérinaire aurait pu les conseiller en attendant de trouver un centre. Il aurait aussi pu être placé dans une famille qui s’est proposée de le garder les deux années que dure le sevrage d’un chevreuil (les mères les gardent deux ans). Bref, les internautes avaient trouvé des solutions pour le sauver. Le relâcher après l’avoir séparé de sa mère qui devait le chercher, c’est vraiment …. comment dire…. étrangement délirant. L’émission « Trente Millions d’Amis » propose souvent des reportages sur des familles qui ont su allaiter un bébé, se sont mises en ordre avec la loi française, ou bien l’ont placé où il faut pour son bien.
Le bébé chevreuil ne dégage pas d’odeur corporelle pendant les premières semaines de sa vie. Les prédateurs ne le voient pas, ne le sentent pas, il reste tapi en attendant sa mère.
La nature ne partage pas son savoir faire de façon délibérée. Elle est passée maîtresse dans l’art de l’évolution. Souvent, l’être humain fait du grand n’importe quoi. (Par exemple, il dit que les sangliers sont surabondants mais il leur donne du maïs pour les attirer, ce qui déclanche une controverse entre les protecteurs et les non protecteurs…). Dans le cas de ce petit artiodactyle, on a affaire à des personnes qui ont cru bien faire mais se sont largement plantées ensuite. Il eut mieux valu le laisser d’emblée, sans l’imprégner d’odeurs. Souhaitons que cette maman ait eu le nez bouché et un gros rhume, ou qu’elle aime tellement son enfant qu’elle soit passée outre la loi de la forêt. Souhaitons surtout qu’elle l’ait retrouvé dans le monde libre et innocent des animaux sauvages où l’homme, trop souvent, se permet encore et encore de se prendre pour le dieu suprême, au nom de son seul orgueil possessif. Chassant qui il déclare nuisible, sauvant là et tuant impitoyablement ailleurs (je pense à ce lâche déterrage des blaireaux dans leurs terriers). Au nom de sa propre morale indigente.
Avant que homo sapiens n’évolue sur terre , dame Nature vivait très bien sans lui. Il a tout chamboulé. A lui à présent de devenir intelligemment responsable de ses bouleversements. Qui donc est devenu le nuisible dans les forêts de la Terre ?????
Dernière heure : Là on atteint le summum du grand art : le Bébé chevreuil dont je vous parle est classé gibier chassable, ce n’est donc plus un petitou chevreuil abandonné. Les centres de sauvegarde semblent ne pas les prendre, ce sont des gibiers aux yeux de la Loi qui ne contourne pas les problèmes de coeur. Nan !!!!
Mais il semble aussi que certains avaient su prendre leurs responsabilités et trouver des solutions pour « caser » ce bébé, on a reçu des mails en ce sens. Dommage que tout le monde se soit précipité et affolé. Donc, même conclusion : il valait mieux le laisser là où il était, le gibier, tout bébé qu’il soit…. Soupir….
Si vous trouvez un chien hagard sur l’autoroute des vacances, abandonné, rassurez-vous, ce n’est pas un gibier chassable, et vous avez le droit de le mettre vous-même dans un refuge déjà saturé à l’orée des vacances. Celui-là, par contre, il débarrassera l’autoroute. Et ne causera pas d’accidents. NO COMMENT, je suis horrifiée devant l’étendue de notre bêtise.
anny Fugier
Dernière minute : Un faon rescapé a été placé au Refuge de L’Arche, par un monsieur qui a fait 300 kms pour l’y amener bénévolement.
La Voie de l’Hirondelle, en mettant cet appel à l’aide sur son site, a lancé une chaîne de solidarité qui a permis de trouver enfin un refuge pour le petit orphelin et donc, merci à tous mes nombreux contacts.
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Autrement dit, laiions-les crever, ….. Pauvres imbeciles…..
Bonjour
Ça ne vous dérange pas trop de repomper les images sans autorisation ?
http://blog.aube-nature.com/photographier-le-chevreuil/
Cet après-midi, alors que je me promenais dans la forêt située »au-dessus » de ma maison, un jeune faon courrait tous azimuts et en mapercevant, s’est approché sans crainte en poussant des petits cris(je devais avoir l’air d’une biche). J’étais accompagnée de mes chiennes(qui n’ont rien vu!). Quelle beauté! Quelle envie de le toucher aussi…. mais je me suis éloignée, me rappelant des paroles de mon frere(chasseur par ailleurs): ne JAMAIS touché à un petit sinon la mère ne le reprendra pas. Je ne regrette rien sauf de ne pas l’avoir regardé plus longuement.
Pas si évident de définir des règles de comportement généralisées.
Un jeune faon se trouvait dans mon jardin hier matin. Il me suivait et suivait le chien en piaillant. J’ai décidé de ne pas y toucher, de rester enfermé avec le chien dans la maison et de ne pas bouger. La mère n’est jamais revenue et il est mort probablement d’hypothermie et/ou d’inanition lorsque le soir je me suis inquiété de son sort. Il s’est éteint complètement affaibli par sa journée d’abandon, alors que le matin il gambadait.
La prochaine fois, si elle se présente, dans cette situation, je réagirai et m’en occuperai. Si un animal sauvage vient vers vous et vous suit en gémissant, c’est fort probablement qu’il a besoin d’aide. Mais nous sommes contaminé par le précepte : « surtout ne pas toucher » et sommes alors anesthésié face à la souffrance et la demande de l’animal d’être secouru !