La Voie de l'Hirondelle

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la prolifération des maladies exotiques

LA PROLIFERATION DE MALADIES EXOTIQUES INQUIETE DES AGRICULTEURS

Des fraises, des raisins, des choux sont attaqués par de nouvelles variétés de plantes et d’insectes.

Le phénomène s’accélère, notamment sous l’effet de la mondialisation des échanges.

L’usage de pesticides devant être modéré, les solutions sont plus difficiles à mettre en œuvre.

Son nom ne dira rien au grand public, mais les producteurs de fraises et de cerises la connaissent bien : voici la drosophila Suzukii, une petite mouche venue d’Asie, à la robe orangée bardée de bandes noires sur l’abdomen.

Apparue en France il y a deux ans, elle a pris la fâcheuse habitude de pondre ses œufs sur des fruits sains, arrivés à maturité. En se développant, les larves se nourrissent de la pulpe et rendent les fruits impropres à la consommation.

« En Corse et dans les Alpes-Maritimes, de nombreux cerisiers et fraisiers ont été décimés de cette façon »,témoigne Olivier Le Gall, chef du département santé des plantes et environnement à l ’Inra.

L’arrivée de nombreux éléments étrangers

Les arboriculteurs du sud de la France ne sont pas les seuls à s’inquiéter de l’apparition d’espèces nouvelles de plantes, d’insectes et d’animaux exotiques.

Les apiculteurs s’inquiètent aussi du développement du frelon asiatique, redoutable tueur d’abeilles. Les producteurs de kiwi redoutent la prolifération d’une bactériose, nommée Psa.

Les viticulteurs se méfient d’une coccinelle carnivore venue d’Asie. « Le programme européen Daisie a montré que la France avait reçu, entre 2000 et 2007, 19 espèces exotiques d’invertébrés par an, deux fois plus qu’entre 1950 et 1975 » , s’inquiète Olivier Le Gall.

En fait, ce type d’invasion biologique n’est pas nouveau. Pour ne citer que deux exemples célèbres, l’Irlande du XIXe siècle a subi les ravages du mildiou sur la pomme de terre et, vers 1860, les viticulteurs français ont dû lutter contre le phylloxera.

Les dégâts provoqués par les maladies d’aujourd’hui sont – heureusement – sans comparaison avec les grandes épidémies du passé mais, pour Olivier Le Gall, il n’y a aucun doute : « La prolifération des maladies s’accélère. »

En cause, le développement des échanges mondiaux

Les causes de ces bouleversements sont connues : la mondialisation des échanges, qui favorise l’arrivée de plantes et d’insectes dans les soutes des avions et des bateaux, et le réchauffement climatique, qui provoque la remontée d’espèces subtropicales.

« C’est le cas de la mouche blanche, précise Olivier Le Gall. Elle a traversé la Méditerranée et fait maintenant des dégâts sur les plants de tomates. »

Il arrive aussi que l’homme introduise volontairement ces espèces nouvelles, en pensant pouvoir les contrôler. La coccinelle asiatique, par exemple, a été importée au début des années 1980 pour remplacer les pesticides antipucerons.

Elle était censée ne pas résister aux froids hivers européens… mais après hybridation avec une espèce nord-américaine, elle est désormais implantée dans tout l’Hexagone, tapisse l’intérieur des maisons à l’automne, et commence à provoquer des dégâts dans les vignobles.

Utiliser plus de pesticides ?

Inquiet, le collectif « Sauvons les fruits et légumes » a été reçu à la mi-décembre à l’Assemblée nationale, pour alerter les députés sur le sujet. « Les espèces exotiques nuisibles sont de plus en plus nombreuses et bien des producteurs se sentent désarmés »,s’est alarmé Jean-Claude Moron, pomiculteur dans l’Anjou.

Selon ces exploitants, les réglementations de plus en plus strictes sur l’usage des pesticides les priveraient de précieux moyens d’action.

« Le nombre de molécules autorisées a été divisé par quatre en dix ans, passant de 1000 à 250, explique Jean-Claude Moron. Et les exigences du plan Écophyto 2018, qui impose de réduire de 50 % l’usage des pesticides, réduisent encore la panoplie des réponses possibles.

Résultat, nous n’avons plus aucun moyen pour éradiquer certains parasites. C’est le cas, par exemple du mildiou du chou. »

Des solutions alternatives existent

Il existe néanmoins d’autres types de solutions, mais elles sont plus difficiles à mettre en œuvre. « Dans certains cas, le changement des pratiques agricoles peut être efficace, précise Olivier Le Gall. Dans d’autres, on travaille sur la biologie, en introduisant un prédateur naturel à l’espèce invasive.

Ainsi, une équipe de l’Inra cherche actuellement à ramener d’Amérique du Sud un insecte capable de contrôler l’expansion de Tuta absoluta, un papillon qui attaque les tomates depuis trois ans. »

Cette stratégie n’est pas sans risque, comme le montre l’exemple de la coccinelle asiatique. L’idéal serait donc d’anticiper, de prévoir quelles espèces risquent de devenir invasives et de bloquer leur développement. « Pas impossible, mais très difficile à mettre en œuvre »,reconnaît Olivier Le Gall.

Un article de SÉVERIN HUSSON, publié par la-croix.com

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