
Hier, j’ai écrit cet article sur la couleuvre et la protection de la biodiversité.
Je voudrais tant arriver à dire les choses comme je les sens, mais je n’ai pas le talent d’un Sylvain Tesson, dont la philosophie est si proche de la mienne. Je vais faire de mon mieux.
Hier, donc, j’ai voulu donner un antibiotique à la petite Edelweiss, perruche ondulée, malade. Cela avait réussi sur deux autres, atteintes du même problème. Edelweiss est morte d’une crise cardiaque dans ma main presque de suite.
Hier, j’écrivais un article sur la protection animale, essayer de ne pas nuire.
Loupé, j’ai nui : j’aurais mieux fait de la laisser mourir en son temps, tranquille, vraiment. J’en tire leçon. Cela est exprimé en peu de mots et pourtant, j’ai beaucoup pleuré. Alors, aujourd’hui, je me suis dit que j’aimerais bien avoir un guide sur cette terre, moi qui n’ai plus de religion, ni de spiritualité, mais qui crois tout de même à la Vie. Pour les heures dites noires (on se demande pourquoi le noir porterait malheur, mais bon, il faut bien employer un mot pour me faire comprendre un peu ; les mots sont si subjectifs).
Aujourd’hui, en regardant le nid des 4 petiots, je me suis aperçue (je suis une bonne observatrice à présent) que la maman hirondelle a une patte inutilisable, elle ne tient que sur l’autre, donc elle est fragilisée. (On a 13 nids occupés au 19 juin 2012).
Alors j’ai trouvé mon « modèle » (puisque, en tant qu’humaine devenue plus humble, j’ai compris combien je suis faillible dans mon éthique) : la maman courageuse qui nourrit sans relâche et sans se poser de questions. Ca a fait tilt ! Pof !
Les animaux et les arbres pensent, ont des états d’âme, mais pas comme nous. Le mot « primitif » leur conviendrait s’il n’était pas aussi galvaudé, bien à tort, chez notre espèce. (Singe décadent selon moi, mais ça n’engage que moi !)
J’ai trouvé, j’ai trouvé ma philosophie : c’est comme un taoïsme naturel, une manière d’être et de penser assez neutre, sereine envers et contre tout. (Ah, cette manie qu’ont les humains de dire « J’ai trouvé »…!) On se bat, on vit, on meurt, on continue le chemin. On n’y met pas une dose d’émotivité (qui est la négation de l’émotion, toujours selon moi). Ni d’intellectualisme comme le fait l’homme (l’humain). Ce n’est donc plus une philosophie, mot trop humain, ni une éthique, ni moins un taoïsme. C’est un état d’être pur qu’ont seuls les animaux, les plantes et les cailloux. C’est ainsi un grand accord avec le mouvement des vagues énergétiques de la nature universelle.
Ouille, voilà que je m’égare de nouveau. Comment toucher à Cela que je veux présenter sans redevenir trop humaine ????? Bref, cette mère hirondelle qui se bat sans se battre pour nourrir ses mouflets avec son mari, représente totalement ce que je voudrais être : une pensée sans pensée, une philosophie sans philosophie, ou prise au sens de « sérénité », synonyme de ce mot (faire avec ce qui est).
La plus belle façon d’aimer les animaux et de le prouver serait donc (? socratique) de les imiter. Ainsi, en osmose avec la grande nature impitoyable, ni bonne, ni mauvaise, on tiendrait notre juste place dans l’univers, respectant les autres espèces qu’on ne voudrait pas toutes dominer à tout prix. (Ah, cette envie de toujours tout expliquer !!!)
Oui, je trouve que c’est une très jolie « philosophie naturelle », une sérénité à gagner et à acquérir, qui permet de vivre harmonieusement et dans la « béatitude » instinctive, tout en luttant sans cesse pour survivre, ce qui est aussi dans l’ordre des choses : Ne pas se prendre au sérieux : nous ne sommes que des primates parmi d’autres : vaut – t’on mieux que la paramécie, et en vertu de quel critère ???? (« Parce que je le vaux bien », dit la pub ; « parce que je ne vaux rien », dit le chien vivisecté)
Pardonnez-moi à l’avance si c’est mal dit, j’essaie de toucher au plus près de ce que je ressens, pour exprimer mon admiration pour cette hirondelle unipattiste qui faisait son job de maman avec une sérénité que lui envieraient bien des humains. Eux qui se plaignent pour un oui ou pour un non…
« Les bestiaires deviendraient nos livres de conduite. L’éthologie serait promue science morale » (Dans les forêts de Sibérie, S. Tesson, mon livre de chevet).
Faut-t’il être drôlement gonflée pour dire : « un de mes modèles de vie, c’est une hirondelle à une patte » ?
Ou bien, « mon » chien est mon prof. » ???
? Hein ?????
Aphorisme : « Quand j’enterre un animal aimé (pourquoi enterrer d’ailleurs ? Ca remonte à Néanderthal…), ne pas couper un ver de terre en deux ».
Citation : « l’amour perdu des animaux n’est-il pas le signe avant-coureur de la perte fatale de l’amour des hommes ? »(Soljénitsyne: Le pavillon des cancéreux »)