Vous le savez, nous vivons au milieu des oiseaux : hirondelles, autres sauvages et oiseaux de volière, anciens à nous, ou bien recueillis et en détresse.
Nous en avons 70 environ, plein de pauvres petitous. En ce moment, on admire les premiers vols des bébés hirondelles, et les bébés moineaux quémandant aux parents par terre.
Ce matin, je voulais remettre Tao, perruche ondulée de 8 ans, dans sa volière originelle, avec ses potes : Tao a été malade et a dû être soigné en cage à la maison.
Je le croyais fort et je l’ai emmené dans son territoire habituel : j’ai posé le contenant et le contenu par terre, sous les autres perruches, et mon Tao de chanter doucement sa joie de revoir son habitat d’origine ! C’était craquant et les autres de l’appeler aussi…
Malheureusement, Tao était encore trop faible, je l’ai vu de suite, il n’aurait pas tenu dans une grande volière de vol avec des bien portants. J’ai décidé de le rapatrier de nouveau dans la maison avec une goutte de cortisone en sus.
Il m’a paru si déçu que, le coeur brisé, je lui ai attrapé la petite Loupiotte, ondulée féminine, fragile aussi, pour lui remonter le moral dans la salle à manger. (Il y a déjà une dizaine de volières et on les fait voler le soir, du moins, ceux qui peuvent).
Quand j’entends dire « cervelle d’oiseau », je frémis. Au nom de quelle morale juge-t’on des bestioles qui font parfois 10000 kms de migration sans se planter, alors qu’on n’est même pas capables de s’orienter sans nos GPS ?
Tao a parfaitement compris ce que je faisais, aucun doute, et ses sentiments m’étaient évidents.
De même qu’on maltraite les fleurs, qu’on les jette après usage, en pot ou en vase, comme de vulgaires choses stupides. Il a fallu une sérieuse adaptation pour survivre au cours des ères et parvenir jusqu’à la quaternaire et on sait que les végétaux sont sensibles. Ils réagissent même émotivement aux ondes, à la musique, etc…
Les stoïciens déjà nous disaient de nous unir à la nature ; Goethe et Scheller étaient adeptes d’une naturphilosophie. Pour ne citer qu’eux…
Nous avons perdu nos racines et nous prenons pour les êtres supérieurs du monde, des dieux en puissance. Les religions ont beaucoup aggravé cette culture impériale égotique.
Alors que nous devrions mettre nos egos en sourdine et nous fondre dans la nature qui nous dominera toujours (Voir le virus Ebola en ce moment… si petit et si actif…).
Une perruche est intelligente et sensible, une plante aussi, c’est mon avis et c’est mon sentiment.
S’unifier à la nature mère ne veut pas dire rétrograder, cela signifie permettre aux générations futures un peu de respect et d’empathie. Marc Halévy ne dit-il pas qu’une nouvelle sagesse est à inventer, dans son livre sur le Taoïsme originel ? (La Chine actuelle se pervertit en décimant les rhinocéros et les éléphants, les requins, pour des superstitions loin de la sagesse séculaire)…
Las ! Quand accepterons-nous de redevenir des parties infimes d’un tout qui nous dépasse, pour comprendre la parole spéciale d’une modeste petite perruche en difficulté ?
Unir toutes les sagesses sous l’égide de la mouvance universelle, telle devrait être notre façon d’être si nous voulons simplement… survivre….
Anny